Nellie Sundberg ` Not so strong without these open arms.

▬ NOTHING & EVERYTHING

→ POUVOIR : Difficile de mettre un nom dessus. Cela aurait été tellement plus simple si elle avait été télépathe mais non, à défaut de pouvoir fouiner dans la tête des gens, Sundberg elle peut charmer tout être humain, qu'il ait des pouvoirs comme elle ou non, qu'il soit du même sexe qu'elle ou non, et par charmer j'entends 'séduire' au sens le plus stricte du terme. Si au début cette capacité restait un mystère, Nellie a fini par remarquer que ses pupilles se dilataient chaque fois qu'elle agissait – bien souvent, voire presque toujours, involontairement – sur le mental des gens. Enfant, il est vrai que cela s'est plutôt avéré pratique – étrangement on ne lui refusait jamais rien –, mais dès qu'elle eut l'âge de comprendre ce qu'il se passait, à savoir quelque chose de profondément anormal, Nellie prit en grippe son pouvoir. Avec le temps, elle découvrit qu'elle pouvait aussi convaincre par la parole et ainsi manipuler toute personne normalement constituée, la pousser à faire tout ce qu'elle désirait à un moment M comme une marionnette. Ce « problème psychique », comme elle aimait à l'appeler, la conduisit d'abord à une retraite forcée qu'ensuite elle estima pleinement méritée. Durant des années, Sundberg ne supporta plus la compagnie des gens, elle devint tout bonnement incapable de distinguer leurs sentiments réels de ceux qu'elle pouvait faire naître en eux. Elle avait en effet la nette impression de les ensorceler à chaque discussion. De les soumettre à sa volonté. Même s'il n'en était rien. Il lui apparut alors comme une évidence, à cette époque, que tous les gens qu'elle avait côtoyé auparavant ne l'aimaient pas et qu'ils avaient simplement été victimes de son envoûtement. Seule au monde, elle décida finalement de quitter son pays natal à 20 ans et débarqua aux Etats-Unis, en Louisiane, où le climat et le paysage ne lui rappellerait jamais son passé. Naturellement sa paranoïa ne la quitta pas pour autant mais elle sembla mieux s'y accommoder. Elle se sentit immédiatement en sécurité et recommença une vie normale, entourée de nouvelles connaissances. Alors seulement elle redécouvrit l'existence du mot sociable. Elle essaya aussi tant bien que mal de contrôler ses facultés qui, d'ailleurs, ne se sont montrées réellement puissantes que trois ou quatre fois dans sa vie, notamment avec l'un des membres les plus hauts placés de la communauté des Défenseurs de la Lumière, celui-là même qui présidait sa communauté, ce qui lui valut son exclusion d'ailleurs. Actuellement personne, ou presque, n'est au courant de son pouvoir. Beaucoup la trouve bizarre en revanche ce qui ne la dérange absolument pas, au contraire, cela lui permet de se dissimuler derrière ce masque de fille étrange. La jeune femme a toutefois tendance à oublier que le danger ne vient pas que des humains, dont elle semble perpétuellement se cacher, qu'il serait encore pire par exemple que des vampires apprennent la nouvelle car ils pourraient avoir dans l'idée de l'utiliser pour convaincre d'autres « dotés », totalement insensibles au charme vampirique mais pas au pouvoir de Nellie, de faire ci ou ça.
→ OCCUPATION DIURNE : Lorsqu'elle s'installa à Saint Bel, il y a de ça 5 ans, ses « capacités psychiques » continuèrent à la hanter. Ainsi, durant de long mois, Nellie se tint complètement en retrait du monde, de la vie et d'elle-même. De ce fait, elle devint extrêmement casanière, passa ses journées chez elle à lire, réfléchir, tricoter - non non vous ne rêvez pas - et regarder des émissions de télé sans grand intérêt intellectuel. Elle se dit alors qu'elle était perdue, que jamais elle ne remonterait la pente, qu'en soi, c'était la fin mais comprit bien plus tard qu'il lui fallait simplement une phase d'adaptation à la vie 'à l'américaine'. Changer de pays avait opéré un bouleversement dans sa propre identité. Elle se sentait exilée bref, pas à sa place. Vint alors le jour où elle constata avec inquiétude que ses maigres économies étaient à sec. Elle eut alors un véritable déclic - qu'on pourrait rapprocher dans une certaine mesure à un instinct de survie - et se mit à chercher du travail, démarche qui l'a fit véritablement sortir de son cercle solitaire. Elle postula un peu partout, faisant ainsi connaissance avec les commerçants du quartier et même des voisins dont elle ne soupçonnait pas l'existence. A partir de là seulement, elle sembla alors avoir un semblant d'attache. Subitement elle se leva le matin avec plaisir car elle avait désormais un but, des envies, dont celle de se frotter à cette famille d'accueil que représentait Saint-Bel pour elle. Ce n'est donc que depuis quelques années que s'est opéré un changement dans ses habitudes de femme renfermée sur elle-même. En effet, après avoir essuyé plusieurs échecs, elle a finalement trouvé un emploi à Hauterive Motel - elle bosse à la réception ou au room service -, ce qui lui permet de côtoyer chaque jour/nuit d'autant plus de gens ; ce sont ces contacts, même éphémères, qui lui ont permis de reprendre plus ou moins goût à la vie. Si donc elle a une affection toute particulière pour cet hôtel qui l'a véritablement fait renaître de ses cendres, le célèbre Glorious Tankard reste à ses yeux l'endroit le plus agréable de Saint Bel, celui où elle passe la majeure partie de son temps quand elle n'est ni chez elle ni à son travail.
→ CONVICTIONS : Absolument aucune. Dis comme ça, je vous l'accorde, cela peut paraître étrange mais ne vous méprenez pas, cela ne veut pas dire qu'elle n'a aucune opinion, bien au contraire, disons simplement que la petite Nellie a grandi dans une famille exclusivement composée de fervents Défenseurs de la Lumière. Sa jeunesse a donc été alimentée par un discours profondément religieux, un blabla mysti-manipulateur où l'on citait du Nietzsche pour noyer les consciences. Longtemps donc, à l'image de ce que clamait ledit grand philosophe, les convictions furent assimilées dans son esprit à des ennemis de la vérité, des idées qui ne devaient en aucun cas lui traverser la tête sous peine d'être chassée car c'était là la preuve directe d'un aveuglement de la raison et donc le signe irrévocable du Mal. Ce charabia manichéen se disloqua littéralement lorsqu'elle découvrit malencontreusement l'existence de son pouvoir et qu'elle prit conscience que ceux qu'elles pensaient être des modèles de tolérance étaient en fait tout l'inverse : ils la rejetèrent complètement, allant même jusqu'à l'exclure de la communauté qui voyait désormais en elle, et en ses pouvoirs naturellement, la marque tangible de Satan. Aujourd'hui, Nellie remercie sa bonne étoile mais à l'époque, ce fut un véritable déchirement, un déracinement complet puisqu'elle fut séparée de sa famille, de ses croyances et qu'elle dut réapprendre à vivre toute seule dans un monde qui lui sembla radicalement différent de tout ce qu'on lui avait conté auparavant et qui donc, de ce fait, bouleversa sa foi au plus haut point. Si actuellement son coeur reste irrémédiablement du côté de la lumière, elle répugne totalement ses Défenseurs qui, à ses yeux, ne sont que l'ombre du Bien. Quoiqu'elle ait pu faire en grandissant, et pourtant Dieu sait qu'elle a essayé d'effacer tout ce qui restait d'eux, leurs propos semblent gravés non seulement dans sa mémoire mais aussi et surtout dans son être. Il est en effet souvent bien difficile de se séparer de ses vérités-fausses avec lesquelles on s'est construit, enfant. Ainsi bien qu'elle ait été banni de la communauté à 17 ans, elle a continué à penser de manière standardisée jusqu'à l'âge de 20 ans, sans le savoir, incapable qu'elle était de se détacher de leur système de pensée ; ils l'avaient "robotisée". Les Défenseurs de la Lumière ont aussi contribué à façonner l'image négative qu'elle a d'elle-même, image dont elle est désormais absolument incapable de se séparer puisque persuadée que c'est bien là la seule vérité qui lui ait été donnée d'entendre venant d'eux : elle est un monstre. C'est un fait irrévocable, immuable. Véridique. Du coup, bien qu'elle ne sente pas particulièrement en adéquation avec l'Ordre de l'Ombre, elle se sent en revanche très proche de ses membres - les canines en moins, évidemment - car elle considère réellement son pouvoir comme une malédiction, le pire étant peut-être le fait qu'elle se sente comme chez elle parmi les damnés.
→ SIGNES PARTICULIERS :
# Son père était finlandais. Elle a quelques restes, notamment les insultes.
# A 25 ans, elle est toujours vierge. Pourtant ce n'est pas comme si elle n'avait eu aucun homme dans sa vie - au contraire. C'est juste qu'à chaque fois, arrive toujours le moment M où elle croit abuser de ces messieurs avec son détestable pouvoir ; du coup elle est incapable de faire durer une relation sentimentale plus d'une semaine.
# Elle ne sait pas siffler.
# Mais a eu son permis du premier coup.
# Il lui arrive parfois d'utiliser son pouvoir à ses propres fins - « La chambre que j'ai réservé est prise par quelqu'un d'autre? Non mais vous vous foutez de moi! C'est tout bonnement inadmissible! Je veux voir le propriétaire, et tout de suite! » « Non vous allez tranquillement vous asseoir et attendre que je règle le problème. » « Ah? Oui, très bien, d'accord, merci. » - mais elle culpabilise toujours énormément après.
# Elle adore le mot 'applaudir'.
# Elle a été stripteaseuse pendant près d'un an et demi, il y a quelques années, et a repris il y a peu, pour les mêmes raisons - financières. Il faut bien arrondir les fins de mois.
# Elle n'a jamais perdu une seule partie d'échecs.
# Son pouvoir est apparu lorsqu'elle avait 5 ans, à cause d'une foutue barbe à papa qui lui faisait de l'oeil et qu'on lui refusait (momentanément). Toutefois, jusqu'à l'adolescence, elle crut à un concours de circonstances. Ce n'est qu'à l'âge de 17 ans qu'elle a prit conscience que cela n'avait rien à voir avec de la gentillesse et qu'il y avait en elle une mini dose d'inexplicable.
# Elle n'est ni trouillarde ni débile. Juste complètement insouciante.
# Sa mémoire n'a pas d'égale ; c'en est presque flippant. Elle peut ingurgiter 300 pages en un rien de temps.
# En revanche, son sens de l'orientation, lui, laisse carrément à désirer.
# Elle prend des notes sur les vampires et trouve ça normal.
# Sa petite tortue est SNF : sans nom fixe. Ca peut être "hé toi là" tout comme "Michelangelo". Ca dépend de l'humeur de Nellie, en fait.
# Elle n'a jamais joué au docteur ou à la maîtresse. En revanche, elle joue souvent à la psy avec Evy. Mais lui laisse volontiers le canapé. Ce genre de choses, très peu pour elle.
# Dès qu'elle a un "problème", c'est-à-dire souvent - « Tes piles, elles marchent pas ! » « Tu as regardé les petits + et les petits - pour les placer correctement ? » « ... » -, elle appelle Simon.

Citation :

PSEUDO : Nanaaaaa.
ÂGE : 17 ans pour la 3ème fois.
OU J'AI CONNU LE FORUM : Pas au Chili en tout cas.
POURQUOI JE ME SUIS INSCRIT : Parce que je suis faible! :bleu): Parce qu'il est merveilleux! Et que j'ai vu un Eric et un Sam alors bon, forcément .

▬ BREAKDOWN & CONFESSION

→ ANECDOTES :

"Parler, parler pour ne rien dire, parler pour faire peur au silence. Parler pour tout dire. Mais on demande toujours trop aux mots. Plus qu'ils ne peuvent dire."
Pierre Filion

Un hurlement terrible déchira la nuit. Nellie, 8 ans, recula jusqu'à la porte de sa chambre, terrifiée. Il était là. Comme tous les soirs, ou du moins, comme tous les soirs où ses parents s'absentaient dans la grande salle pour débattre de la communauté, il était là. Elle l'avait vu passer devant la fenêtre de sa chambre et sa seule présence suffisait à l'asphyxier. Un caillou transperça la fenêtre ; elle quitta aussitôt sa chambre, son doudou à la main, ouvrit la porte d'entrée et s'élança tête baissée dans l'immense terrain dont bénéficiait le camp, espérant ainsi - naïvement - pouvoir échapper à cet inconnu. Elle s'élança dans la brousse, pieds nus, si horrifiée qu'elle ne sentit pas la moindre écorchure, si pétrifiée qu'aucune douleur physique ne réussit à l'atteindre dans sa course folle, si ce n'est celle de son cœur qui, lui, se contractait à en mourir, empli d'angoisses. Elle courut aussi vite que le lui permettait son âge, elle l'entendait, non loin de là, elle sentait son souffle haineux jusque dans son cou, et elle courrait, courrait, courrait, le cou raide, mais il finit par la rattraper et essoufflée, la pauvre petite s'écroula sous ses yeux victorieux. C'était le mal incarné. Nellie voulut hurler mais elle ne put que sangloter tant la peur tétanisait jusqu'à ses cris. Il sortit une lame de sa poche, elle étouffa un gémissement et ferma les yeux comme pour ne pas assister à son propre massacre.

Et alors qu'elle se préparait à ressentir une incroyable douleur, rien ne vint. Elle entendit une sorte de râle suivi d'un gros « boum », comme si quelqu'un venait de s'écraser sur le sol. « Les hommes, c'est comme les chiens, ça mord parce que ça sent la peur ». Elle ouvrit immédiatement les yeux, toujours aussi crispée mais surtout très intriguée par cette voix qui n'avait rien de celle du criminel qu'elle avait pu entendre la menacer certaines nuits. Et, en effet, elle découvrit un autre homme, la bouche dégoulinant de sang, le regard étrangement philosophe. Le corps du fou gisait juste à côté d'elle (fou qu'elle reconnut aussitôt d'ailleurs, et pour cause, il était membre de leur communauté). Des voix se firent entendre au loin – les membres avaient dû être alertés par son cri puis par son absence dans la maison des Sundberg et étaient partis à sa recherche – elle se leva et courut dans leur direction, puis s'arrêta brusquement, réalisant qu'elle n'était pas – plus – en danger, ni même effrayée, qu'elle n'avait aucune raison de fuir ce sang qui méritait de couler. Finalement donc, elle se retourna et ne quitta pas des yeux ce monstre de beauté qui venait de la sauver. Elle décida de s'approcher, complètement subjuguée mais, à cet instant précis, il disparut dans la nuit, sans même qu'elle ait pu le remercier. Depuis ce jour, chaque année, à cette date précise, elle reçoit le même poème de Paul-Jean Toulet.



Depuis ce jour, elle ne craint plus personne.

"Il y a plus de foi dans un doute honnête que dans la moitié des dogmes."
Lord Alfred Tennyson

« C'est comme ça que tu rends grâce à Dieu ? »
Elle s'arrêta aussitôt, la bouche en cœur, comme un enfant qu'on aurait pris la main dans le sac et qui tenterait le tout pour le tout pour sauver sa peau. En guise de réponse il croisa les bras, stoïque et elle comprit que rien, pas même son petit air délicieux, n'édulcorerait sa faute.
« Je, euh » articula-t-elle difficilement, tout en replaçant une mèche de cheveux derrière ses oreilles – c'est que ça décoiffe de secouer sa tête comme une idiote – avant de se débarrasser de l'arme du crime – le casque crachant du hard rock – qui trônait encore sur ses oreilles, le tout avec une lenteur extrême, comme s'il braquait un pistolet sur elle et qu'au moindre faux pas, elle risquait de perdre la vie. A vrai dire, son regard furieux, inquisiteur, avait tout d'une mitraillette ce soir-là.
« Dans mon bureau. Tout de suite. »
« Mais - »
« Dans mon bureau ! » insista-t-il en haussant brutalement le ton, plus ferme que jamais.
Nellie fit profil bas et quitta la pièce sans piper mot, suivi de près par son bourreau qui, elle le savait, adorait la faire marcher comme un toutou apeuré, la queue entre les pattes. Et pour cause, il n'en avait pas souvent l'occasion. Dotée d'un fort caractère, la petite Sundberg lui avait toujours donné du fil à retordre : têtue, désobéissante, anti-conformiste, elle flirtait avec la dissidence au point parfois de menacer l'unité de la communauté.
« Tu me déçois Nellie » lança t-il finalement, une fois arrivé à destination, et sur un ton qui se voulait paternaliste. « Vraiment. C'est un grave péché, tu sais. J'essaye de t'aider mais depuis quelques temps, je vois bien que tu ne fais que t'éloigner de Dieu. Bon, dis-moi, qui t'a donné tout ça ? »
« J'le connais pas, il vit à l'extérieur. »
« Et tu lui as fait confiance ? »
« Il avait l'air gentil » concéda-t-elle en haussant légèrement les épaules.
« Tu sais bien, pourtant, que nous sommes contre ces musiques barbares »
« Barba- ? »
« Elles attisent les pulsions malsaines et nous séparent de Dieu » continua t-il en l'ignorant complètement.
« Non, au contraire, ça... ça me fait du bien. »
« Mais ce n'est qu'une illusion Nellie, une illusion ! C'est pourquoi nous n'admettons que du classique ici. C'est dans le règlement. Et tout le monde doit s'y plier. »
Il chercha son regard mais elle ne lui adressa pas le moindre signe d'assentiment.
« Tu vas te débarrasser de ces horreurs. Publiquement. Les brûler. Compris ? »
« Non! Vous ne comprenez pas - » s'insurgea-t-elle tant bien que mal.
« Ça suffit ! » l'interrompit-il aussitôt. « J'en ai plus qu'assez de tes bavardages! Je t'ai laissé une chance de te rattraper. Tu ne l'as pas saisie. Alors maintenant tu te tais et tu m'écoutes. Tu as perdu le droit à la parole dès l'instant où tu t'es offerte aux vices, où tu as désiré te rapprocher du monde matériel et parlé à un sombre inconnu au prix de je-ne-saurais-imaginé-quoi ! »
« Juste deux petites culottes monsieur, j'ai gardé ma virginité » répondit-elle avec un semblant de malice et, il faut le dire, une pointe de provocation. Sundberg savait que la virginité était un point qui n'amusait personne dans sa communauté, à part peut-être elle, justement. Elle avait eu la chance - car oui, c'en était réellement une, ça lui avait permis d'éviter le mariage à 14 ans avec un huluberlu de 40 ans - d'être "élue" dès sa naissance. Sa mission : rester vierge toute sa vie, cultiver sa pureté spirituelle et, naturellement, n'aimer que Dieu.
« Tu es le fruit du déshonneur. Tu me fais honte. Tu nous fais honte. A tous. Tu t'es vendue, comme le ferait une putain. Au lieu de te comporter dignement, en agneau de Dieu, tu es devenue la brebis de Satan. » Il soupira profondément, réalisant subitement qu'il était en train de se faire dévorer par le ver de la colère. « Je vais devoir réunir le conseil. Et j'espère que ta punition sera à la hauteur de ton péché. Sors maintenant. »
Nellie se dirigea vers la porte, avec cet air nonchalant qu'ont les gens quand ils savent qu'ils ont perdu, mais ne put s'empêcher toutefois de se retourner, au dernier moment, comme si elle savait que le mot de la fin lui revenait.
« Vous êtes vraiment une ordure, monsieur le révérend. »
Elle le fusilla du regard, avec toute l'insolence dont elle était capable à cet âge-là, et quitta la pièce avant même qu'il ait pu répondre quoi que ce soit.

Elle ne réalisa l'ampleur de ses propos que le lendemain, lorsqu'on lui apprit qu'il avait passé la nuit à essayer de rentrer dans la poubelle de son bureau, en vain. Amusée par ce dénouement, elle se permit de commenter l'évènement avec fiel - « Rien d'étonnant, vu la largeur de son bide » - , ce au plus grand dam de ses parents ; ce jour-là, elle eut aussi la certitude que ce qu'elle pensait être la manifestation de Dieu n'était en fait rien d'autre que sa propre volonté et qu'elle avait, somme toute, un pouvoir assez exceptionnel.

You have been left alone,
A creature of innocence
You lie for what you worse
And struggle with you confidence

La porte du club se referma derrière elle, étouffant la musique étourdissante sur laquelle elle venait de se déhancher des heures durant, et elle se retrouva seule, aux portes même du vice, bâillonnée par le silence que lui imposait la pleine lune cette nuit-là ; si belle, si envoûtante. Il était quatre heures du matin – ou quelque chose comme ça – et Saint-Bel dormait à poings fermés. Les rues étaient désertes, pas même un petit chat dans une poubelle. Nellie détacha ses yeux du manteau étoilé et enfila sa veste avant de se détourner à grand pas de cet épicentre licencieux où, paradoxalement, elle travaillait régulièrement. Il y avait chez elle cette contradiction permanente, qu'elle n'expliquait pas, même après avoir épluché tout Freud, ou du moins sur laquelle elle évitait de se pencher, cette aporie caractérielle, partagée qu'elle était entre cet héritage puritain qu'elle avait reçu tout au long de son adolescence et cette volonté d'exorcisme, nouvelle, contre toute forme de religion, développée dans sa dix-neuvième année, accompagnée d'un goût inné pour la provocation, à la limite du malsain, et qui faisait d'elle un véritable contresens.

Elle traversa la rue principale dans l'optique de rejoindre sa voiture, garée quelques mètres plus loin, mais s'arrêta brusquement, surprise par une silhouette inconnue au regard étrangement familier, qui disparut aussitôt, de sorte qu'elle n'eut pas le temps de l'identifier. Elle reprit donc sa marche, sans accélérer le pas, l'air de rien, avec pas même un milligramme de pétoche en elle, refusant de donner à ce fantôme la moindre jouissance. C'est alors qu'elle le vit, sur le trottoir d'en face, celui-là même qu'elle venait de quitter, perché sur ses deux jambes comme un rapace sur sa branche. Il lui fallut moins de trente secondes pour le reconnaître, pour mettre un nom sur ce visage indéchiffrable. Et au lieu de se poser toute une ribambelle de questions dont, la plus essentielle, mais qu'est ce que ce petit présomptueux de Svensson vient faire ici à cette heure là ? oulalala je ferais mieux de me méfier - elle avait gardé un souvenir particulier de leur rencontre au motel -, elle se rua sur lui, bien décidée à mettre un terme à ses doutes le concernant.

And so we meet alone, two players in a public show
Don't cry for audience
There's no one that can take you home

Habitée par un on-ne-sait-quoi typiquement Sundbergien (ce même on-ne-sait-quoi qui la faisait souvent faire n'importe quoi, d'ailleurs), elle n'hésita pas une seconde et le plaqua contre le mur, sans que cela lui arrache le moindre râle de douleur – au contraire, Tristan sembla l'accueillir comme une chatouille – puis s'empara de ses deux bras, qu'elle bloqua contre son torse, non sans une pointe de fierté, d'être ainsi capable de le maîtriser – ce qu'elle pouvait être naïve, parfois – et résolut de le fixer droit dans les yeux. Elle sentit ses pupilles se dilater, signe que le mécanisme était en route mais ne remarqua aucune différence en lui, si ce n'est peut-être une lueur d'amusement (?), il semblait effectivement prendre un malin plaisir à la laisser mener la danse, ou du moins à lui en donner l'illusion.« J'le savais » conclut t-elle en lâchant ses deux bras, ni déçue ni ravie, avec toute l'insouciance dont elle était capable, ayant désormais la certitude qu'il était un vampire, car son pouvoir n'avait pas le moindre effet sur lui, mais ne se préoccupant pas le moins du monde de l'impact que ses canines pourraient avoir sur son cou. Elle hésita un instant – elle pouvait toujours essayer de le convaincre par la parole – mais s'y refusa, de peur qu'il ne découvre les ficelles de son pouvoir. Avec les yeux, elle ne prenait aucun risque. Il la croirait sûrement télépathe.

Nellie fit un pas en arrière – elle n'avait plus aucune raison de rester – mais alors qu'elle s'apprêtait à partir, Tristan s'empara violemment de son poignet gauche, si fort qu'elle crut le sentir se briser sous sa main vorace, et la ramena immédiatement contre lui avec cet air grave, sérieux, le même que celui qu'il avait eu quand elle lui avait résisté au motel, comme s'il cherchait à lui rappeler, à sa manière, l'échelle des forces. Toi Bambi. Moi chasseur. Il l'observa avec curiosité, comme un gamin devant un jouet qu'il ne comprend pas, qui lui échappe et se délecta de cette posture de dominant qu'il venait d'acquérir et dont il déciderait, seul, de l'issue. Nellie prit une grande inspiration, sentant son regard de prédateur s'attarder longuement sur son cou mais ne le quitta pas des yeux, ni apeurée ni offensée, étrangement ; alors même qu'elle aurait dû crier à l'aide, elle se contenta de le regarder, fixement, calmement, avec cet affront qui la caractérisait tant. Elle s'était jurée de ne plus avoir peur. Jamais. Et à sa plus grande surprise, il la lâcha, en souriant qui plus est, d'un air de dire « tu as réussi le test... pour cette fois ». Nellie le fusilla du regard – elle détestait être prise de haut, surtout par un blond décoloré – et se résolut à s'éloigner – c'était pas le moment d'en rajouter une couche –, tout en frottant son poignet endolori, sans même remarquer la présence d'un chien, non loin, car trop égarée dans ses pensées.

Il aurait pu la mordre, elle aurait pu mourir. Et... rien. Il n'était pas là. Ce n'était pas la première fois, certes, mais c'était celle de trop. Elle le savait connecté à elle par une sorte de conscience qu'elle n'expliquait pas mais à laquelle il ne pouvait déroger, du moins c'est ce qu'elle avait déduit de chacune de leurs brèves rencontres. Ça la peinait de lire sur son visage cet air triste, presque gêné, qu'elle n'avait su interpréter, comme s'il détestait être là, comme s'il détestait faire ça mais qu'il le devait. Qu'il ne pouvait rien faire contre. Elle le tenait. Il la tenait. Et dans cette danse des dépendances, elle était prête à tout, absolument tout, pour avoir ne serait-ce qu'une infime chance de le faire céder, de le faire revenir ; quitte à en mourir, qu'importe, elle pousserait le vice jusqu'au bout.

Forget, forget
With a secret harmonic emotion

Je te réserve la magnifique Nat' et ça fait vraiment ultra plaisir de te voir ici mon lionceau

Nat' elle est adorable

Merci ZazOu
Tout le mérite te revient, tu parviens toujours à me convaincre sans rien dire c'est affolant!

J'ai jamais joué Natalie en plus, c'est une grande première pour moi. :WOU):
Hey, tu devrais pas être au truc de Mozart toi ?

Adorable adorable... Faut se méfier de l'eau qui dort
(merci pour l'accueil Liily )

Je n'ai ce don qu'avec toi, c'est étrange
Je suis certaine qu'elle t'ira très bien, surtout aux vues de l'aperçu du perso

C'était hier :WOU):

En fait tu es une "dotée" dans la vraie vie, avoue!
Rah j'ai des doutes perso' parce que Natalie fait partie des "grandes grandes grandes (...)" actrices à mes yeux du coup j'ai un peu peur de me faire bouffer mais je vais tout faire pour que ça n'arrive pas, naturellement.

Ah merde, je suis à la rue, c'était comment ? :WOU):
*illumination*
Il est dans la troupe le beau gosse avec qui tu es en photo ?

Bienvenue
Nellie ça me fait penser à la petite maison dans la prairie Et Natalie c'est un excellent choix

Fichtre, me voilà démasquée
L'interprète de Minotti ne se fait bouffer par rien ni personne

C'était pas mal du tout, même très bien Et, en effet, le bel homme fait partie de la troupe, il joue Salieri (le "méchant" de l'histoire ) et braaah j'ai trop halluciné comment il était beau Genre, vraiment beau Bon, il m'a gentimment refoulée quand je lui ai demandé une bise "pour mon anniversaire bientôt" mais c'est pas graaave

Ben moi Nellie me fait penser à Nelly comme mon deuxième prénom

Merci Butter Alors comme ça, on regarde encore la petite maison dans la prairie à 21 ans ? (dixit la fille qui adore se refaire des "Hey! Arnold" dès qu'elle peut)


ZazOu ~ Promis je ne dirai rien !
Han c'est gentil ça :gniii1: l'un de mes personnages masculins préférés en plus Ashton c'est vraiment mon dada, je me sens chez moi quand je le prends.

Hinhin j'ai aussi noté l'information que tu m'as laissé sur Fb! Avec ça je devrais arriver à le choper enfin le voir . Il a même pas accepté de faire un petit écart pour ton anniversaire ? L'ingrat! C'est fini entre lui et moi (même si ça n'avait pas commencé) !

Joli prénom alors
Et pour l'info', ça m'est venu du film Nell que j'ai vu toute petite et revu y'a peu, il m'a trop marqué et la fille dedans s'appelle pas Nell donc voilà. Et tout le monde s'en fout et je sors.

Simon LeMoyne a écrit:

Ben moi Nellie me fait penser à Nelly comme mon deuxième prénom

Je crois qu'on l'avait déjà remarqué mais moi aussi c'est Nelly mon deuxième prénom soeur de signe hallucinant

Braaah bienvenue Nanaaaaaaaaaaa

Je suis réellement voyante, en fait

Ca c'est de la fiche bien entamée

Quand je dis que j'aime ce forum, je mens pas .
Et puis j'ai toujours été une enfant modèle.

NANA Yeah; tu as finalement craqué
Je suis aussi contente de te voir ici :WOU): et Natalie est un excellent choix :gniii1:

SI JE FOIRE MON ANNEE CE SERA DE VOTRE FAUTE!

Non puis vous me manquez trop toutes, je voulais un forum où tout le monde est là.

Bref, merci Princesse pour cet adorable accueil
Tu sais que quand je l'ai prise j'ai eu une grande pensée pour une certaine Chiara parce que Natalie à mes yeux c'est vraiment Chiara, ce personnage m'a trop marqué!

SI TU PENSES CA ALORS JE VAIS TE SUPPRIMER SUR LE CHAMP

Ta non présence sur les forums se fait aussi ressentir, tu sais de nos jours, les bons joueurs se comptent sur les doigts d'une main je crois
Je peux pas m'empêcher de penser aussi à Chiara quand je vois Natalie nos personnages resteront à jamais gravés dans nos coeurs

J'espère que tu te plairas sur notre petit bébé :gniii1: et si jamais tu veux des liens, ma porte t'est grande ouverte

NAAAAAAAAAN :gniii1: *prends un ton révolutionnaire* Je veux montrer au monde que l'on peut allier loisirs, vie sociale et ... quantité effroyable de travail, même si pour l'instant je croule, je me relèverai la tête haute, j'affronterai les obstacles tel un cheval bondissant *PAF*

Oh c'est gentil, merci . Tout ce que j'espère moi, surtout, c'est qu'il va marcher, parce qu'il en vaut vraiment la peine et rah, j'ai pas envie de voir un énième forum déserté. Mais bon, des vampires, des créatures, ça devrait plaire!

Carrément, ils avaient une de ces relations de ouf :WOU): .

Oh t'en fais pas pour ça, je me retiens pour finir ma fiche parce que je dois être sérieuse et aller bosser alors ça pour me plaire, il me plait. Et ouiiiiiii oui ouiiiiiiii pour le lien (règle numéro 1 : je ne dis jamais 'non' à Sisi / numéro 2 : je ne dis jamais 'non' à Alex' ) justement je comptais passer une annonce parce que ma pauvre Nellie est sans ami, je vais créer un topic dans la journée et puis réfléchir à un truc pour nous mais si tu as une idée n'hésite pas !

BON D'accord ! Mais c'est bien parce que tu mets en avant des arguments convainquants

On espère toutes qu'il va marcher personnellement je me fiche d'une quelconque renommée ou 100 membres connectés chaque jour une petite bande - fidèle surtout - de dix joueurs me satisfait amplement

J'ai une seconde raison pour que tu te retiennes encore un peu de finir ta fiche : Laisse les adminis' finir la leur
Tu sembles bien avoir appris tes leçons dis-moi ce sont deux règles primordiales je vais donc attendre la création de ce sujet

Oh oui très convainquants

Tout à fait! De toute façon, les forums qui marchent maintenant ont soit 200 membres soit 15 grand max et je préfère les petites communautés moi .

Effectivement, j'avais pas vu que vous étiez presque toutes au point mort Bon bah je crois qu'il va falloir m'attacher . Je vais m'efforcer de travailler toute la journée, histoire de pas avancer. Mais ce qu'il faut pas faire quand même

Citation :

# Elle adore le mot 'applaudir'.

WTF ? C'est encore plus chelou que le fait de prendre des notes sur Tristan

Déjà, elle prend des notes sur les vampires en général. Tout de suite, égocentrique celui-lààààààà .

Et ensuite, disons que mon étrangeté naturelle a tendance à ressurgir de temps en temps sur mes personnages. J'adore le mot "applaudir" donc voilà, j'me suis dit que ça pouvait correspondre à Nellie aussi. Oh et puis je t'en pose des questions moi ?

(à moins que ce soit un test pour voir qui lit et qui ne lit pas MYSTERE)

Ma dernière anecdote ce sera du Tristan/Nellie by the way

Tu m'as tué, arrête je vais pas m'en remettre

Oh hey ça va hein tout le monde le traîte d'égocentrique, c'est chiant à la longue et me dis pas "Y a que la vérité qui blesse"

J'ai le droit de poser des questions si je veux, d'abord et le mot applaudir ne me fait aucun effet à moi mais je peux me confesser, avant j'adorais l'expression "Hermétiquement fermé" cherche pas pourquoi

( J'ai gagné ! Moi j'ai lu )

Je demande à voir

A ce point ? Mais alors, c'est que je suis super drôle J'vais postuler au Jamel Comedy Club.

Et merde, tu m'as devancé, saleté . Je vais me faire l'avocate du diable et confesser qu'il a (il faut quand même le reconnaître) ses raisons. Voilà, content ?

Ah bah tu vois. Pareil, j'adore, je sais pas pourquoi, je saurais pas l'expliquer mais ce mot me fait "plaisir" .

(Premier prix )

Ca va être tendu

Tu peux toujours tenter une copine aimerait bien faire partie du public mais je lui ai dit que c'était une mauvaise idée sauf si elle aime bien se faire tailler en public

Si tu le pense, ça me va là c'est pas moi qui le dis en plus

On va dire que, pour le coup, je comprends m'enfin, je suis sûre que cette Nellie se drogue, c'est pas possible autrement

Je n'ajouterai rien de plus car ce que j'allais dire est... interdit