velvet « enjoy the silence » uc

On ne choisit pas sa véritable nature, et encore moins de quoi sera fait sa propre destinée. Cette affirmation la jeune Conway l’a comprise mieux que personne. Enfant la question ne se posait guère, elle était une fillette calme mais pétillante sous des attraits de témérité, de courage et de maladresse. Elle demeurait un véritable petit condensé de contradictions et de mystères. Pourtant si la musique à le pouvoir d’adoucir les mœurs, le temps en revanche à la caractéristique de compliquer le peu de bonheur du cycle de la vie. Et comme ce dernier tout change et la brune aux reflets d’écorce n’a pas vraiment dérogée à la règle. Adolescente timide, humble et fataliste, Velvet à beaucoup de mal à accepter sa condition de « changeur ». Cette divergence la rend extrêmement mystérieuse et solitaire et malgré tous ses airs communs, elle n’arrive pas le moins du monde à se fondre dans la masse humaine. Elle se sent épiée quelques fois et cette particularité la ronge de l’intérieur. Elle prend cette facette de son identité comme une punition et vit dans l’aliénation de la réalité même. Les premiers jours qui suivent sa mutation, l’adolescente opta pour un repli sur elle-même, de manière à se forger une carapace beaucoup plus épaisse. Autour d’elle le monde continuait doucement sa route et son univers personnel quand à lui poursuit son essoufflement constant et irrévocable. Irrévocable, c’était aussi le sujet de sa seconde nature et c’est grâce à son sang froid et son calme légendaire, que la Conway a pu recouvrer un semblant de vie. Elle a usée de sa persuasion pour se convaincre qu’elle ne pourrait guère refaire le passé ; et que si le hasard désirait jouer avec sa propre personne, alors elle se devait d’en subir les conséquences. Après tout, si la mère nourricière de son antérieur avait quittée ce monde pour une illusion plus légère, plus idyllique, tout cela relevait de son unique faute. Avec le temps et l’aspect différent de toutes les saisons et de ses sens, Velvet a su tranquillement mais certainement assurée un degré de maitrise plus ou moins correct pour son jeune âge. À dix neuf années on peut parfois paraitre novice, mais l’expérience, la persévérance et la volonté y sont pour beaucoup - déjà concernant son cas -.

Après les malheurs et les douleurs d’une perte, la patience de la vertu vous conduit vers de nombreux domaines tout aussi passionnants les uns que les autres. Impossible pour possible, Velvet s’est alors armée à la fois d’un mutisme incorrigible et à la fois d’une passion sans limite pour l’environnement et les arts sous toutes ses coutures. Son voyage en Alaska doit sans aucun doute y être pour beaucoup dans sa mutation. Et oui qui dit Amérique du nord dit temps d’hiver, et qui dit temps neigeux dit chien de traineaux. Une magnifique créature avec laquelle la jeune femme à toujours été en parfaite osmose. L’observer n’a jamais été un parcours du combattant surtout lorsque vous en avez un en votre possession. Cet animal est dès lors entré dans les faveurs de la douce qui montre envers son compagnon à quatre pattes un intérêt personnel. Si petite elle passait la plupart de ses journées à s’occuper de lui, plus âgée elle s’adonnait à toiser le moindres de ses faits et gestes, tout en développant petit à petit une attention de plus en plus vivace. De sa démarche furtive et fluide, en passant par l’expression de ses prunelles bleutées, et de ses aboiements sonores divergents. Ainsi le fidèle César n’a jamais eu aucun secret pour sa maitresse. Cette complicité est surement - voir probablement - l’une des causes à effet de sa qualité à pouvoir se transformer. Au début la mutation n’est pas très claire et restait succincte sur bien des points, Velvet ne comprenait guère le rapport entre elle et cette caractéristique qui la différenciait des autres. Le husky sibérien demeure pourtant l’animal qui la caractérise le mieux possible. Indépendant et fort mentalement, ce chien des temps du nord ne soupçonne pas toujours ses grandes qualités ce qui en d’autres termes résume parfaitement la situation de la Conway.

N’étant pas toujours de nature très sociable - tout dépend de ses humeurs et des jours - Velvet à pourtant très vite obtenu son diplôme en littérature. Bien qu’elle ait suivit des cours par correspondance durant son enfance, la jeune femme reste ce qu’on appelle une nomade. Et pourtant depuis deux années, elle est reste tel un sédentaire avec un travail fixe en tant que bibliothécaire dans la bibliothèque de la ville. Saint - Bel la rend perplexe et soupçonneuse mais comme à l’accoutumée elle ne s’en mêle guère. Ses journées, Velvet les passent pour la plus grande partie à son boulot ou bien dans les bois qui entoure la ville histoire de voir autre choses et de pouvoir reprendre confiance en elle. Elle ne se transforme que très peu car elle n’est pas vraiment à l’aise sous forme animale et pourtant quelques fois elle ne s’en priverait pas le moins du monde. Etant très souvent sous forme humaine donc, on retrouve très souvent la brune devant un bon vieux bouquin miteux ou encore devant son piano. Bien qu’elle préfère la solitude, si Velvet devait vivre elle ne vivrait qu’une fois le soleil serait couché. La nuit demeure son élément et le froid des fins d’années un atout qu’elle affectionne depuis quelques années déjà. Depuis fort longtemps, la Conway sait d’hors et déjà que les dires vont bons trains tel un « téléphone arabe ». Loin d’être influençable, les rumeurs passent par une oreille et sortent d’une autre et les mentalités étroites n’effleurent pas même sa conscience.

Lorsque la vie vous arrache tout ou presque et que la tourmente ne cesse de « s’acharner » sur l’existence humaine, alors l’importance forte de la croyance s’amenuise petit à petit en rongeant de l’intérieur le cœur tendre et calme de l’humain. Velvet ne croit plus en l’homme, si c’est au hasard et au destin auquel vous êtes voué. Actuellement, elle s’affirme en tant que personne neutre et essaye d’être le plus juste possible. Seulement elle sait que dans l’avenir - et comme la plupart du temps - ce genre de convictions est plutôt prisée pour un jour pouvoir faire un choix ; que cela soit par obligation, par dépit ou encore par envie personnelle. La Conway ne supporte pas l’injustice, et encore moins la personne qu’elle est- en d’autres terme la réalité du surnaturel. Pour le moment l’existence des deux branches ne la préoccupe pas plus que cela, mais comme toujours tout cela est une question de durée.