Morphée A. Rimbaud; A ceux qui tetent la douleur comme une bonne louve! [U.C.]
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Sujet: Morphée A. Rimbaud; A ceux qui tetent la douleur comme une bonne louve! [U.C.] Mer 25 Nov - 23:23
<< Paris change ! mais rien dans ma mélancolie N'a bougé ! palais neufs, échafaudages, blocs, Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie, Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs. >>
DATE DE NAISSANCE : Le 5 janvier 1985 AGE : 24 ans, pour l'instant. LIEU DE NAISSANCE : Londres, Angleterre. STATUT SOCIAL : Plus ou moins célibataire. HIERARCHIE : Ce n'est qu'un tout jeune vampire de rien du tout.
▬ NOTHING & EVERYTHING
→ OCCUPATIONS NOCTURNES : Ne vous mèprenez pas: avant d'être un vampire, Morphée avait bien une vie sociale, et il lui arrivait de sortir, mais pas plus que ça. Les boites de nuit lui faisaient peur, il avait toujours peur de tomber en rentrant dans un bar, et les gens qui l'accompagnaient se laissaient vite de sa façon d'être si spéciale. Ça, plus son histoire ont amené une certaine peur de la nuit, ou plus précisément du noir, et comme la nuit est un noir omniprésent, elle n'est pas forcément son fort; sa noirceur intérieur étant trop forte pour se frotter à une autre. Mais voilà, il est vampire, maintenant, et s'il ne l'a pas choisi, il doit faire avec. La nuit doit devenir son domaine. Il en a terriblement peur, bien sur, mais avec le temps, le temps et le fait que ses sens plus développés lui permettent de se sentir tout puissant et de ne plus trop se rendre compte que c'est la nuit, ses frayeurs s'apaisent. Depuis qu'il n'est plus un humain, donc, sortir la nuit est d'une logique implacable. D'abord, parce qu'il faut se nourrir, ensuite, parce qu'il faut vivre, même si ce mot semble paradoxal quant à sa situation. Morphée qui était un étudiant tout ce qu'il y a de plus banal est à présent serveur dans un bar; car oui oui, il a osé aller voir un patron et lui demander un boulot alors qu'il éprouve des difficultés à mettre un pied devant l'autre. Ce bar, il s'appelle le Blooddicted. Il ne sait pas bien ce qu'il fout là, mais comme ça, il est occupé, il n'a pas besoin de parler aux autres, il n'a pas le temps de savoir si sa condition d'humain se ressent toujours sur sa condition de vampire. Il vit pleinement sa vie de mort, en somme, mais comme un homme d'affaires névrosé: plus de temps pour quelque chose d'autre que le boulot. Et heureusement. Le reste du temps, quand il ne travaille pas, il lit. Et oui, Morphée est un vampire soporifique (non, ce n'est pas un mauvais jeu de mots) et plutôt coincé. Dante, Goethe, Baudelaire...Il rattrape tout ce qu'il a manqué de sa vie d'humain, et aime utiliser sa comme une excuse. Il a tout le temps du monde, alors, quand il aura lu tout les bouquins qu'il a vraiment eu envie de lire, et quand il aura vu tout les films cultes, et ceux qui l'attirent, alors, peut être, il essaiera de sociabiliser. Hé oui, Morphée, c'est un justificateur de soi-même professionnel, même en étant devenu vampire. → REGIME ALIMENTAIRE : Jeune vampire oblige, Morphée à un mal fou à contrôler ses pulsions, et comme sa créatrice n'est autre qu'Alice Symphony Gail, qui bien sur est une suceuse de sang à la source humaine, il ne faut pas chercher bien loin ou être Jérémie pour comprendre que Morphée se nourrit d'humain, et déteste ça. Ne vous mèprenez pas, encore une fois! Ce n'est pas un super vampire de la mort qui tue qui est capable de ne pas avoir d'attirance et même d'obsession pour le sang humain, mais l'être, le Morphée de base qui reste en lui répugne à sucer jusqu'à la moelle des innocents. Il trouve ça infâme, même s'il reconnait que c'est plutôt bien fait pour l'homme, qui se croyait tout puissant et en haut de la chaine alimentaire, de se rendre compte qu'il n'est que deuxième, et que maintenant c'est moins la fête. A part ça, Morphée n'a jamais bu de sang animal, et répugne à essayer le substitut crée par l'état. D'autant qu'Alice lui interdit formellement, et que désobéir à Alice, il ne sait pas le faire. Tout ça est d'ailleurs très ironique, étant donné qu'il y a à peine une semaine, il était juste Morphée, jeune homme silencieux et végétalien... → CONVICTIONS : Comment voulez-vous parler de conviction avec un garçon qui viens à peine de devenir vampire, et qui avant ça avait tellement la tête dans le guidon qu'il connaissait à peine l'existence de cette autre caste? Morphée serait donc plutôt du côté des neutres. Il n'aime pas la violence, mais peut être uniquement parce qu'il est incapable d'en faire preuve, et déteste cette idée utopique de cohabitation humains/vampires. Si ça pose un problème quelque part, c'est que ce n'est pas si neutre que ça, et qu'on ne peut pas résoudre ça comme ça. On ne peut pas tout d'un coup prévenir que l'humain n'est pas seul au monde et s'attendre à des étincelles. Morphée, donc, est plus Godric: convaincu que la violence n'est pas une solution, mais obligé d'en faire preuve contre sa volonté. A part ça, étant quelqu'un d'assez cynique sans le démontrer spécialement, il est assez content que les humains, qui se croyaient tout puissants, comprennent enfin qu'ils ne sont pas les plus forts, et qu'il faudrait arrêter de jubiler de soi-même pour regarder les autres, trente secondes.
→ SIGNES PARTICULIERS :
Morphée est exceptionnellement maladroit. Pas dans le sens qui fait rire, mais plutôt dans le sens maladif. Bien sur, il n'a aucune idée de si c'est resté maintenant qu'il est vampire. Il a trop peur de bouger pour ça.
Il aime lire profondément. L'action, ça l'intéresse passionnément, mais il n'a jamais eu l'audace de se mettre en plein dedans.
Avant de devenir vampire (il y a une semaine), Morphée avait une vie très sombre et compliquée. Il fait partie de ces jeunes gens qui sont partis vivre dans la nature parce qu'ils emmerdaient la société, malheureusement, il a fait de mauvaises rencontres.
Il répugne à le faire, mais il est un excellent tireur au couteau.
Il dégage quelque chose d'assez envoutant, genre une ambiance lourde de pièce dans le noir avec relents d'encens et musique sombre. Un peu comme une chanson de Tom Waits, en fait. Il a quelque chose de très particulier en lui, et ça, ce n'est pas parti avec son nouvel état.
Il joue du piano comme un dieu, sans qu'on puisse savoir comment.
Il aime profondément les femmes. C'est pourquoi, et malheureusement, il aime profondément Alice.
Quand il se met à parler c'est assez surprenant. Sa voix, qu'on imaginerait plutôt douce et simple, est celle de quelqu'un qui fume trop (d'ailleurs il fume trop) et qui ne parle pas assez. C'est agréable, rauque, rassurant et sensuel (sisi!).
[list]▬ BREAKDOWN & CONFESSION
Citation :
PSEUDO : Appo. ÂGE : 20 ans. OU J'AI CONNU LE FORUM : Par mon amoureuse en pantoufles roses POURQUOI JE ME SUIS INSCRIT : Parce que ça me manque, tout ça.
Dernière édition par Morphée A. Rimbaud le Sam 28 Nov - 23:15, édité 13 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Morphée A. Rimbaud; A ceux qui tetent la douleur comme une bonne louve! [U.C.] Mer 25 Nov - 23:24
→ ANECDOTES : THEY ALL WENT TO HEAVEN WITH A BOTTLE FULL OF RAIN.
Morphée a quatre ans. Et du bas de sa taille minuscule, il observe les grandes personnes qui se trouvent devant lui. La femme est grande, rousse, elle pleure. Morphée aimerait bien pouvoir se faire pousser des échasses sous les pieds pour la prendre dans ses bras et la consoler, mais il sent bien que c'est impossible, et de toute façon, la femme n'est pas seule. En face d'elle, il y a l'homme. L'homme lui fait un peu peur. Il est grand, lui aussi, mais ses cheveux sont noirs comme le charbon, comme la nuit. Il a saisit la femme très belle par le bras, il la secoue, et ses yeux, qui pourtant semblent verts de tout en bas, deviennent noirs. Il frappe la femme. Il hurle. Et puis il se tourne vers Morphée. Il lui hurle dessus aussi, mais il est trop petit, et ces paroles de grande personne l'écrasent, et ces paroles, de son père, l'écrasent. Ensuite, l'homme, son père, crie plusieurs fois la même chose. Morphée ne répond pas. L'homme lève la main, la femme crie, et c'est le trou noir.
*
Il a découvert les deux hommes, couverts de sang. Ce ne sont d’ailleurs plus vraiment des hommes, mais des corps. Des membres qui ont aimé, ont été tristes, fatigués, pour être finalement agressés et laissés pour morts. L’homme est fait de vices. Le jeune homme, lui, représente la curiosité, et celle-ci dépasse la peur. Il s’approche. Les deux cadavres couverts de sang dégagent une odeur âcre, rance, qui pique les yeux du témoin inconscient. Mais l’odeur du sang n’est pas la plus forte. Celle de la Femme domine, et c’est une odeur qu’il connait bien pour l’avoir pratiquée sous diverses formes. C’est une femme qui vient d’ôter, ou plutôt d’arracher à pleines dents, d’après le tableau morbide, la vie à deux personnes. Et puis la quérémonie. D’une voix rauque, l’un des corps ouvre un œil vitreux vers le souffle. Le témoin, devenu sauveur, s’approche. << Cigarette... >> L’homme à demi mort réclame de l’inutile. << Non. Vous allez mourir. >> Répond l’autre, de la candeur typique qui l’anime. Il regarde l’ancien macchabée, dépassé par les évènements en le voyant sourire, ses dents, lèvres couvertes de rouge. << …Nom? >> Articule-t-il sans bouger les lèvres. Le jeune idéaliste hésite, piétine. Doit-il répondre ou aider ce mourant qui semble parfaitement plus responsable que lui ? Il fixe un instant le front pâle d’Elio, puis s’assoie sur ses talons. << Je m’appelle Morphée. >> Elio, hilare, force sa paupière gauche et fixe son ‘sauveur’, son corps secoué d’un spasme silencieux et douloureux. Morphée n’a pas besoin de poser une nouvelle question pour comprendre qu’il rit. Il se tait. Il a l’impression d’être dans un de ces rêves étranges où se déroulent des évènements impossibles. L’Homme Mort réclamait sa dose de nicotine. Puis, l’Homme Mort se fichait de son prénom. Dans le doute, il se tourne vers l’autre corps. Celui-là ne montre décidément pas signe de vie. Il se tourne vers Elio. Il veut comprendre. Mais le ventre de l’amant ne se crispe plus en éclat de rire. De douleur, il s’est évanoui à nouveau. A la rivière, non loin, il va chercher de l’eau. En revenant, toujours la même incompréhension…Quel être étrange, quel esprit l’anime pour que, ayant failli mourir, il semble aussi insouciant ? Morphée verse de l’eau sur le visage d’Elio, qui s’éveille doucement. << Ainsi…Je me réveille dans les bras de Morphée…Cigarette. >> Morphée hésitait, mais face à l’assurance tranquille d’Elio, à l’idée que c’était peut être sa dernière volonté, il lui en donna une. Pour Elio, ce n’était plus le moment de se soucier de l’autodestruction. Il avait toujours aimé fumer, et il profitait du plaisir de Lou par procuration. Aujourd’hui, il la voyait au travers des volutes. L’élève n’avait plus de maitre…Ni rien à apprendre. Seul avec ses remords, sans but. Il jette un œil sur Morphée : celui-ci semble curieux, ni effrayé, ni chagriné, ce n’est pas non plus un voyeurisme pervers qui le pousse à rester là. Une idée germe dans sa tête, il la repousse. Mais pourquoi pas ? Elle se fait plus forte peu à peu, son argumentation reste impuissante face à son désir. << Emmène moi…Chez toi. >> -Mais vous y êtes ! Sur la terre, sous la lune…>> Elio s’étrangla, et la cigarette qu’il gardait à la bouche, faute de la force nécessaire pour bouger ses bras, tomba. Vous. Il ne vivrait pas assez vieux pour qu'on l'appelle 'vous'.
ANDROMAQUE, JE PENSE A VOUS!
<< Ainsi, tu vis dans la nature ? >> demanda Elio, allongé dans l’herbe. Morphée se contenta de hocher la tête. Certaines questions ne valent pas qu’on fasse vibrer l’air. << Comment fais-tu pour vivre ? Pour te nourrir ? >> Toujours ces questions bassement matérielles…Mais il est vrai que l’homme n’est pas qu’esprit. Et il lui faudrait bien répondre. << Je travaille parfois pou un couple de fermiers qui habitent non loin d’ici. Je suis ravi de les aider, et ils me donnent de quoi vivre et jouir en retour. Nous irons chez eux demain, votre…Ton état ne te permet pas de rester ici. >> Morphée menait visiblement une vie d’entraide. La solitude alliée à la vie en communauté. C’était beau. Mhm…Quoiqu’il en soit Morphée se trompait sur l’état d’Elio : la douleur physique l’avait quitté, il ne restait maintenant qu’une souffrance spirituelle, morale. La lune régnait sur le monde. Morphée annonça qu’il était temps de dormir. Le lendemain matin, Elio se réveilla alors que l’enfant était déjà parti. Il lui avait laissé des cigarettes. Elio en alluma une. Au même moment Morphée devrait découvrir l’horreur de la vie. Elio imaginait la ferme en flamme, la femme criant à la fenêtre, l’incendie la rattraper, l’enserrer dans ses tentacules brulantes. Elle tombait alors, chutant d’un étage, se brisant sur la terre, et finissait ainsi, se consumant aux pieds de Morphée sans qu’il puisse rien faire. Elio regarda l’arbre face à lui et l’entendit lui demander pourquoi il avait fait cela. Il répondit : << J’avais envie de détruire quelque chose de beau. >> Maintenant les deux hommes partiraient ensembles…
Morphée, les yeux hagards, contemplait l’atroce spectacle qui s’offrait à lui. La bâtisse, haute de trois étages il y a quelques heures, ne présentait plus qu’un tas de pierres noircies, encombrées de débris calcinés de ce qu’avait pu être la vie entre ces murs. L’incendie n’avait gardé de la ferme que la disposition des bâtiments, un grand L majuscule se consumant encore par la force ardente de petites braises. Désorienté, incrédule, Morphée tituba en cheminant au milieu de ces funestes reliques, trébucha de nombreuses fois avant de s’en évader, chancelant, s’étalant dans la cendre, se relevant péniblement ; puis, sans un regard en arrière, se mit à accélérer sa marche vers la forêt, les cheveux salis, les vêtements souillés par la ruine, l’esprit vidé de toute image passée ; seule celle d’Elio, s’accentuant au fil de ses pas de plus en plus rapides, subsista, et elle devint le but de la course fatale que son corps lui indiquait à présent. Le vent se leva sur la terre irlandaise, la pluie remplaça les larmes oubliées et non versées, et le feu de la puissance astrale éclata dans toute sa majesté. Quand Morphée arriva à l’arbre où ils avaient établi leur campement, les cheveux trempés, les joues rougies par le sel, il ne trouva pas Elio. Le paquet de cigarette seul avait été emporté ; le reste, des livres et une couverture, gisaient là comme les cadavres d’une ancienne vie, gorgés d’eau. Le jeune homme les fixa sans bouger, la gorge bloquée d’un sanglot qui, il le savait à présent, ne viendrait plus jamais. La pluie cessa d’un coup, comme une de ces ondées tropicales ; le visage de Morphée se tordit : maintenant, plus rien n’empêcherait le feu dévorant de calciner le corps de Mayson. Ils n’avaient rien fait de mal : la nature était alors cruelle, elle aussi ? Le bruit soudain d’un briquet qu’on ouvre avant d’en enflammer la mèche résonna sur les tempes de Morphée qui se retourna lentement, ralenti par le poids inimaginable de la perte de l’innocence. << Tu es un imbécile. Ils te fournissaient de l’argent, du travail. Mais quelles futilités ! C’était de la matière, ils répondaient à un besoin purement matériel, et tu les pleures ? Mais tu perds ton temps, Morphée. Tu n’a tiré aucun enseignement de leur vie, alors, au lieu de te lamenter comme une italienne, tires-en un de leur mort ! >> Elio regardait Morphée sans ciller. Il était puissant, il n’était plus avec Lou. L’insouciance maladive du jeune idéaliste l’horripilait. Il éprouvait le besoin de détruire tout ce qu’il avait connu auparavant et de le mettre devant le gâchis de sa vis causé par toutes ces années obstruées par un songe trop enfantin. << Vous êtes fou. Murmura Morphée. -Oui ? Écoute moi. Tu aurais vécu toute ta vie à travailler chez eux quand tu aurais eu besoin d’argent, échangeant parfois des sourires, des bonjours, une vague conversation. Tu aurais eu du matériel, et le reste du temps tu aurais dansé sous la pluie. Un jour, peut être, tu serais devenu aveugle. Et que te serait-il resté ? Tu n’aurais plus vu la pluie, ou leurs sourires. Je ne doute pas qu’ils se seraient occupés de toi, un temps, par charité. Mais ils se seraient lassés. Les gens autour de toi sont des hommes, Morphée. Des hommes trop adultes. Tu ne peux pas agir en enfant avec eux, sinon tout finira par n’avoir qu’un sens. Toi vers eux. Et tu finirais seul. >> Les yeux morts de Morphée muèrent. Un instant auparavant, ils évoquaient la pierre, dure et morne, figée, mais une étincelle les embrasait maintenant. Il revoyait madame Mayson criant à la fenêtre, les corps calcinés, les décombres… Il revoyait la vie, mourante. Ses rêves, ses espoirs, son idéalisme, son innocence : tout était parti en fumée avec la seule attache qu’il gardait au monde matériel, à la société, lui qui pensait n’en avoir aucune… Et tandis que la paix mourrait en lui, un sombre sentiment renaissait. Il croyait l’avoir oublié…Depuis ce temps là, l’époque où il vivait de l’injustice. La haine se réveillait. Où qu’il aille, si vite qu’il fuit, l’injustice et la souffrance le poursuivrait-elles toujours ? Ses yeux brulants de fièvre entrevoyaient la solution, devant lui : Elio. Il ne lui restait que la guerre, abattre les coupables. Et c’était une lutte de tout son être contre cette violence qu’il avait toujours réprouvée, un vain combat. La haine se muait en rage, et il se rua sur Elio. Sans doute avait-il de nombreux talents, mais le combat ? Son instinct animal ne l’aiderait pas devant le calme technique d’Elio : avant qu’il put comprendre quoi que ce soit il gisait à terre. Au dernier moment Elio s’était déporté sur le côté et lui avait violemment envoyé sa jambe dans les chevilles. Morphée trainait dans la boue. Il entendit le bruit caractéristique du zippo, ou briquet de salon comme l’appelait les bourges qu’il avait connus. Elio rallumait paisiblement sa cigarette. Morphée voulut se relever mais un geste d’Elio lui signifia combien c’était inutile : il lui appuya le pied sur le dos. L’homme debout soupira. << La rage n’aide pas à lutter, préfères-y une froide colère ou un total détachement. Mais quoi que tu fasses, tu ne changeras pas le monde. Viens avec moi. >> Et les deux hommes s'en furent.
A CEUX QUI ONT PERDU CE QUI NE SE RETROUVE JAMAIS.
La coin de forêt où Morphée avait élu domicile était calme. Les arbres s'écartaient assez pour laisser passer quelques étoiles et la lumière de la lune. Ca faisait maintenant un an que le jeune homme s'était détaché d'Elio. Un an de liberté après six ans d'apprentissage bien trop dur et difficile. Et pourtant, il avait réussi. Assez réussi pour qu'Elio le libère, et ce malgré son handicap constant. Il s'alluma une cigarette avec une allumette, se brula les doigts, se leva difficilement, mettant un pied devant l'autre comme si cet exercice était aussi difficile que marcher sur un fil d'équilibriste. Voilà quelle était la condition de Morphée, et ça ne s'était pas amélioré avec l'enseignement d'Elio, voir même, ça s'était empiré. Il se cognait en ouvrant les portes, il ne pouvait plus sauter partout comme le jeune garçon insolent et idéaliste qu'il avait été autrefois. Chaque pas réclamait une extrême prudence, parce qu'il pouvait tomber, et se faire très mal. Son corps couvert de bleus et d'égratignures en témoignait silencieusement. Il y a trois jours, ou plutôt trois nuits, il a rencontré Alice. Alice, c'est la femme de sa vie qui est venue à la vie, et il est persuadé que c'est parce qu'il a rêvé d'elle quelques jours auparavant. Il la veut; c'est certain. Mais comment l'avoir? Qu'elle soit une vampire ne lui a même pas traversé l'esprit, il est a des lieues de pouvoir penser à ça. Elle est juste la femme qu'il lui faut, et si elle ne l'aime pas, il enterrera ses pieds dans la forêt et attendra de devenir un arbre pour la vie, un arbre dans lequel d'autres amoureux s'installeraient pour s'embrasser, et pour espionner tout un tas de choses. Elio le détesterait de penser toutes ces choses. Lui-même avait perdu Lou, sa seule raison de vivre, et jugeait que tomber amoureux, et surtout en si peu de temps, n'était qu'un caprice ou un gâchis chimérique de l'imagination. Mais enfin, il emmerde Elio qui est sorti de sa vie, et tombe amoureux de qui il veut sans avoir besoin de permission. Et puis d'abord, TOMBER amoureux. C'est violent, ce terme. Ça implique bien que l'on n'a pas le choix. Un bruissement dans les feuilles. Alice apparait, splendide, souriante. Il pourrait faire quelque chose de concrètement très stupide, rien que parce qu'il sent quelque chose bruler dans son ventre. Du genre, se mettre à déraciner tout les arbres de la forêt et courir partout en s'en faisant une parure comme les indiens. Mais il se tait - et de toute façon il n'est pas assez adroit pour courir - et observe Alice, qui marche comme dans un rêve ou un trip au LSD. Elle s'approche de lui. << Mhm, tu sens bon. Je t'ai apporté un bouquin, l'Enfer, de Dante, je me suis dit que tu aimerais. >> Et maintenant, elle lui offre des bouquins. Non mais c'est pas possible, elle est irréelle cette fille, elle fait tout bien comme dans un roman culcul à mourir (ou dans Twilight hahahahaha:silent: ), sauf qu'avec elle, ce n'est pas fatiguant et ridicule. Et comme il ne trouvait pas plus joli et moins banal à répondre, il dit. << Est-ce que je peux vous embrasser, Alice? >> Elle sourit, s'approcha, et posa doucement ses lèvres sur les siennes. Morphée se laissa faire. Il n'avait pas senti ça depuis des années, et puis, même si ce qu'il avait voulu dire c'était embrasser sur la joue, ça lui convenait aussi. Ok, voire mieux.
Et puis, tout se passa très vite. Morphée, trop habitué à la douleur par son père et Elio, n'eut pas de réaction, mais senti très clairement qu'elle le mordait dans le cou, au niveau de la jugulaire. Il senti le sang couler contre sa poitrine, et la langue d'Alice lécher et sucer un peu partout. C'était presque honteusement sensuel, cette sensation, et Morphée, qui avait lâché sa cigarette, s'appliquait à respirer profondément. Il ne comprenait pas ce qui se passait, mais au moins, il était calme, et saurait sans doute réagir en temps et en heure. Le fait est qu'il ne voulait pas réagir. Il laissa Alice le vider de son sang. Le monde tournait autour de lui. Il se sentait faible, il avait la nausée, son coeur battait de moins en moins vite. Ce ne fut que quand elle relâcha son emprise qu'il comprit qu'il mourrait. Il ouvrit des yeux ébahis pour voir Alice une dernière fois. Puis, il parti.
Le réveil fut infâme. Il avait la bouche horriblement sèche, les yeux gonflés comme s'il avait pleuré des heures, et il était couvert de sang. Il détestait le sang. Mais ce sang-là avait quelque chose d'attirant. A moins que...A moins qu'il n'eut changé, lui même. Il leva la tête. Alice était assise, souriante. Ils n'étaient plus dans la forêt, mais dans une grande maison. Elle fit un mouvement de tête vert la droite de Morphée, qui se tourna. Une jeune femme, ligotée et tremblante, le fixait les larmes aux yeux. Il ne comprit même pas ce qu'il faisait lui-même et, comme après une crise de somnambulisme, ne devint lucide que quand il fut totalement revigoré, et que la jeune femme, à côté de lui, était morte, son sang répandu sur le corps et dans la bouche de Morphée.
Le rire d'Alice résonnait, s'étirant dans les graves.
Dernière édition par Morphée A. Rimbaud le Sam 28 Nov - 21:53, édité 8 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Morphée A. Rimbaud; A ceux qui tetent la douleur comme une bonne louve! [U.C.] Mer 25 Nov - 23:24
Pop & Wizz.
Sally Driscoll CORRUPTADMIN ♠ kill with me tonight
Sujet: Re: Morphée A. Rimbaud; A ceux qui tetent la douleur comme une bonne louve! [U.C.] Mer 25 Nov - 23:35
Tu mets des pantoufles roses Nana ? Bienvenue
Invité Invité
Sujet: Re: Morphée A. Rimbaud; A ceux qui tetent la douleur comme une bonne louve! [U.C.] Mer 25 Nov - 23:36
APPO
BIENVENUE
Nellie Sundberg WTF | Give me something that's real, give me half of your bitterest pill
Messages : 658 Age : 35 Pseudo : Nana! Crédits : Geronimo Thrill et library_of_sex.
VOICES IN YOUR HEAD my stairway goes to: lieu d'habitation what feels good tonight:
Sujet: Re: Morphée A. Rimbaud; A ceux qui tetent la douleur comme une bonne louve! [U.C.] Mer 25 Nov - 23:41
Tristan Svensson a écrit:
Tu mets des pantoufles roses Nana ? Bienvenue
Ouiiii Pourquoi, tu trouves ça affligeant ? Avoue A vingt ans, je sais but... I'm a barbie girl
Invité Invité
Sujet: Re: Morphée A. Rimbaud; A ceux qui tetent la douleur comme une bonne louve! [U.C.] Jeu 26 Nov - 20:12
Je me sens de retour à la maison. Promis, cette fiche ira vite vite.
Nellie Sundberg a écrit:
N'oublie pas que toi et moi on doit se marier à Fairbanks by the way .
Oh! C'est vrai! J'ai une mémoire lamentablette. Je t'épouserai sur le toit du bus avec un plaisir inexprimable, pantouflette
Invité Invité
Sujet: Re: Morphée A. Rimbaud; A ceux qui tetent la douleur comme une bonne louve! [U.C.] Sam 28 Nov - 21:55
Je reconnais:
-turlututu (censuré) -avoir fini super vite par rapport à mes capacités habituelles (mais je suis malade comme un chien du coup j'étais obligé, j'avais rien d'autre vraiment à faire - ne vous mèprenez pas, j'en étais pas mécontent non plus) -ne pas avoir fait un chef d'œuvre -faire un double-post -avoir écrit une partie avec ma jumelle, mais
J'ai fini!
Dernière édition par Morphée A. Rimbaud le Sam 28 Nov - 23:16, édité 1 fois
Sally Driscoll CORRUPTADMIN ♠ kill with me tonight
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