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 • Why am I attracted by you like a butterfly by a light ? [P.V]

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MessageSujet: • Why am I attracted by you like a butterfly by a light ? [P.V]   • Why am I attracted by you like a butterfly by a light ? [P.V] EmptyVen 15 Oct - 7:43

• Why am I attracted by you like a butterfly by a light ? [P.V] 1287122846_bois
lùdmila magdalena knight

&

simon lemoyne



• Why am I attracted by you

like a butterfly by a light ? •


    Le coyote enfouit son museau sous ses pattes avant en poussant un soupir exagéré, typiquement humain. Ses paupières se fermèrent, et son souffle s’allongea. Quiconque se serait trouvé dans la chambre vingt-sept du Hauterive Motel aurait alors assisté à une transformation qui aurait pu traumatiser n’importe qui. Un imperceptible mouvement, comme un muscle qui se raidit brusquement, et la magie s’opéra. La fourrure sur le corps de l’animal se rétracta progressivement, laissant place à une peau pâle, ses griffes et ses coussinets disparurent au profit de mains aux doigts fuselés et à des pieds qui disparaissaient sous un drap mal positionné. Son long museau raccourcit, perdant ses propriétés canines et ses crocs pour devenir un visage de femme. Une belle femme, même. Aux lèvres pulpeuses, qui semblaient faites pour rire ou bouder, des pommettes hautes, des yeux légèrement bridés, une chevelure sombre comme celle du coyote qui se tenait encore là quelques secondes auparavant. Secondes, oui, car la transformation n’avait pas pris toute la nuit. La jeune femme remua dans son sommeil, l’une de ses mains vint chercher à tâtons le drap et elle s’en recouvrit en se tournant vers le mur. Dehors, l’aube pointait à peine le bout de son nez.

    « Allô ? » Collant l’appareil à son oreille, elle se mit sur le dos, tentant tant bien que mal d’identifier la voix à travers les crépitements et grésillements du combiné. La montre posée près du téléphone de l’hôtel indiquait péniblement quinze heures trente-huit. Elle réprima un bâillement. Elle avait dormi plus que de nécessaire, mais le fait de se coucher à six heures ne l’aidait pas à résister à l’appel de son lit. « Pardon ? » fit-elle en se redressant, maintenant néanmoins le drap contre elle. Ses yeux grands ouverts, plus question de feindre la fatigue. « Comment ça, j’ai plus un sous ? Mais… et ma paie ? Je devais l’avoir hier ! » De sa main libre, elle attrapa une à une ses affaires qui traînaient un peu partout dans la minuscule pièce qui lui servait de chambre à coucher. Une fois ‘‘habillée’’ elle se saisit de la base du téléphone, le posa à côté d’elle sur le lit pour bénéficier d’un peu plus de marge, et partit à la recherche de ses chaussures qui avaient sans nul doute terminé sous le lit. « Quoi ? Le versement n’a pas encore eu lieu ? Il doit y avoir erreur. Peut-être qu’il arrivera aujourd’hui ? Je connais mon patron, c’est un type bien, il… Allô ? Allô ? Ah, et merde. » La prise décrochée gisait lamentablement au sol. Milla leva les yeux au ciel, tendant son bras gauche pour se saisir de la paire de baskets qu’elle avait repéré, et s’efforça de ne pas céder à l’énervement. Simon allait lui devoir quelques explications. A moins que cela ne vienne d’un retard, auquel cas elle se verrait dans l’obligation de se serrer la ceinture le temps que tout revienne à la normale. Malgré la surprise qui habitait l’américaine, elle avait assez souvent eu affaire à ce type de problèmes pour relativiser. Et au fond, elle pensait très sincèrement que ce n’était qu’un simple retard. Elle rappellerait lorsqu’elle serait arrivée en ville, et ils lui annonceraient que tout est rentré dans l’ordre. Oui, ce ne pouvait être que ça. C’est alors qu’elle se souvint que la cabine téléphonique à laquelle elle songeait était en panne depuis trois jours. Elle devrait donc attendre des nouvelles le lendemain, ou s’arranger pour demander subtilement à Simon s’il avait oublié sa paie. Elle réajusta le petit haut cache-cœur bleu sombre qu'elle avait mit par-dessus un fin tee-shirt blanc et prit les clefs de sa voiture dans son jean.

    La porte claqua derrière son dos tandis qu’elle descendait quatre à quatre les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée. A peine avait-elle ouvert les portes qu’elle s’immobilisa pour humer l’air. L’été était arrivé à reculons, mais il était finalement là. Saint-Bel était une jolie petite ville, néanmoins elle n’appréciait pas particulièrement la moiteur qui s’y installait une fois les mois chauds en route. Elle s’accrochait à ses vêtements, à ses cheveux, et lui donnait l’impression d’avoir passé des heures dans un sauna. Bien qu’elle n’ait jamais essayé. Milla se concentra, ses traits se figeant comme dans du marbre. Au début de l’hiver, elle avait posé ses bagages au Hauterive Motel. Il n’y avait pratiquement aucune odeur, outre celle lourde et chatouilleuse des marécages éloignés. Puis, le printemps aidant, c’était un véritable raz-de-marée de pollen que la belle avait dû affronter. Ses éternuements intempestifs et le fait qu’elle n’arrivait plus à sentir autre chose avaient failli la rendre folle. Au moins, en été, je retrouve un peu mon odorat, songea-t-elle en montant à l’avant de son 4x4 beige. Au bout de la troisième tentative, il démarra et gronda dans le parking avant qu’elle ne s’engage sur la route qui menait à Saint-Bel. Une nouvelle journée pleine de rebondissements qui s’annonçait. Décidément, l’ennui n’est pas de mise en Louisiane.

    « Et enfin, la sept dans le coin de gauche. » L’annonce faite, la jeune femme se pencha sur la table de billard. Chaque muscle de son corps fin se tendit. Derrière elle, un homme éclata d’un rire gras qui lui arracha une moue de dégoût. Elle y était pourtant habituée depuis le temps ; l’exclamation de rage qui suivit son coup chassa ses pensées parasites et elle se redressa avec un air satisfait sur son visage. « Allez, mes dix dollars, » fit- elle en tendant la main à son adversaire. Elle était passée au Rosebud’s Hardware dans l’après-midi, mais n’avait pas pu trouver le propriétaire. Elle s’était alors rabattue sur le Glorious Tankard, où elle était pratiquement sûre de le voir au moins quelques minutes. Il venait toujours ici, qu’il pleuve ou qu’il vente. Comme les habitués. C’était un rituel que l’étrangère avait vite comprit et assimilé. Elle aussi faisait désormais un crochet par ici avant de rentrer chez elle. Moins souvent, certes, parce qu’elle était encore trop ancrée dans ses habitudes – qui consistent à aller courir une heure ou deux sous forme animale une fois que le soleil s’est couché – et parce qu’il ne faisait pas tout le temps bon de traîner la nuit venue pour une femme seule. Elle remua le bout de son nez lorsque les effluves des bières que portait la serveuse lui passèrent devant. La porte s’ouvrit, déversant un flot de senteurs différentes. Des hommes des chantiers avoisinants, qui s’illustraient par le parfum tenace de leur sueur, mélangée à celle du plâtre et du fer, de vieux couples, dont l’odeur avait toujours rappelé à l’américaine le talc utilisé sur les enfants en bas-âge, et… Elle releva la tête en empochant la maigre liasse de billets qu’elle avait gagnés pendant la soirée juste à temps pour voir Simon entrer. Contrairement aux habitants de Saint-Bel, il l’avait accueillie avec une chaleur qu’elle avait trouvée plus que bienvenue à l’époque. Et il sentait bon. Fermant les yeux, elle s’imprima de la fragrance de son employeur avant d’esquisser un sourire en coin. « Hey, boss. »

    Elle l’interpella d’une voix suffisamment forte pour couvrir le bruit des rires et des verres s’entrechoquant. Le visage du shapeshifter se tourna vers elle, ses yeux sombres se posant sur elle avec attention. Elle n’arrivait jamais à savoir ce qu’il pensait, ce qu’il voulait. Un livre fermé, cadenassé : voilà ce qu’il était. Mis à part lorsque son odorat ou son ouïe lui permettait de deviner certaines émotions, elle était aussi démunie que n’importe quel humain face à lui. Elle fit passer la queue de billard qu’elle tenait encore dans sa main gauche dans celle de droite et se servit de son bras libre pour saluer le propriétaire du Rosebud’s Hardware en le serrant doucement contre elle. Ses lèvres effleurèrent les poils rudes de sa joue. Chaque personne avait une odeur bien définie pour Lùdmila. Qu’elle soit vivante ou pas, d’ailleurs. Chez les vampires, il y avait ce froid léger qui lui brûlait le nez, cette senteur de terre remuée et un autre parfum, qu’elle associait à un vampire différent. Certains sentaient la violette, d’autres le papier neuf, d’autres encore tentaient de couvrir ce qu’ils avaient pu être en empestant le sang – humain ou animal. Simon, lui, fleurait bon la nature. Les premières nuits qu’elle avait passé en Louisiane s’étaient soldées par de frigorifiantes chasses en forêt, sous une bruine persistante qui l’avait trempée jusqu’à l’os. Elle n’en gardait pas un souvenir réjouissant, pourtant le fait de sentir les mêmes odeurs sur son patron la rassurait étrangement. La seule chose qui différait était qu’il ne se caractérisait pas par un froid gelant, bien au contraire. Il émanait en permanence de son corps une douce chaleur. Chaleur qui l’incitait à se blottir contre lui et à ne plus bouger, malgré la moiteur de l’été qui persistait encore la nuit venue. Elle se mordit la lèvre inférieure, combattant ces pulsions idiotes, et se recula d’un air tout à fait normal. « So, what’s up ? » Un sourire s’installa sur les lèvres pulpeuses de la brunette. De sa main gauche, elle tapota le tapis vert de la table de billard et proposa : « Une partie pour cinq dollars ? Méfies-toi, je suis en veine. »


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